POURQUOI CE SONT LES FEMMES QUI GÈRENT TOUT
"Avant ma BD, beaucoup d'hommes n'avaient pas conscience de ce que portent leurs compagnes. " Emma, Dessinatrice
Inscrire les enfants au volley, prendre rendez-vous chez le dentiste, penser à acheter des oranges... Une liste est en boucle dans la tête des femmes, mères et actives, et se renouvelle sans cesse, c'est la fameuse et épuisante "charge mentale". Pourquoi en sommes-nous toujours là, les hommes souvent à côté ?
Par Corine Goldberger.
«C'est exactement ce que je vis. Enfin, ma fatigue, mon stress ont un nom: la "charge mentale." »
Elles sont très nombreuses, sur les réseaux sociaux, à pousser ce cri du cœur. Elles se sont reconnues dans la BD d'Emma, une ingénieure et dessinatrice qui dévoile la réalité de la plupart des foyers: non seulement les mères actives en couple se chargent toujours de la plupart des tâches domestiques, mais en plus, elles doivent penser à tout, tout le temps, pour la bonne marche de la maison et le bien-être de la famille.
En effet, une bonne majorité d'hommes réagissent en simples exécutants, en attente d'instructions de la responsable en chef de la maison.
En première ligne, celles qui ont des transports à rallonge, des horaires variables, décalés et/ou des compagnons souvent absents.
Ainsi Colombe, 37 ans, infirmière hospitalière, deux enfants de il et 7 ans : « Le plus lourd dans mon quotidien? La prise en charge des enfants quand mon mari, journaliste, est en reportage. Un vrai casse-tête que je gère seule, car je pars travailler à$h45 du matin. Seule solution: que les enfants dorment chacun la •veille chez un copain/copine, pour qu'ils puissent être accompagnés le lendemain à l'école. Je vous laisse imaginer l'organisation derrière tout ça... »
Même si certains hommes dénoncent des clichés selon eux injustes et démodés (en tête, les divorcés en garde alternée), les chiffres sont éclairants. Les femmes passent deux fois plus de temps à faire le ménage et à s'occuper des enfants. Ce qui, au passage, freine leur progression de carrière.
Conséquence, d'après une étude récente : près d'une femme en couple sur deux estime que son conjoint ne s'implique pas assez dans l'organisation des tâches ménagères.
57 % des femmes interrogées attendent pourtant du soutien de sa part.