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Café des Femmes

Histoire de la virilité

8 Février 2012, 20:00pm

Publié par Café des Femmes

Il nous arrive assez fréquememnt de nous inerroger sur ce qu'est la féminité  ou ce qu'il en est pour les unes et les autres,  il serait sans doute intéressant d'aller  voir de l'autre  côté. Car notre identité de femme se constitue aussi par rapport à l'identité virile.

 

 

 

Un ouvrage de référence, Histoire de la Virilité , 3 tomes, vient  d'être publié par  :

Alain Corbin (dir.), Jean-Jacques Courtine (dir.), Georges Vigarello

 

 

La virilité serait vertu. Elle viserait le « parfait », fondant sur un idéal de domination masculine une des caractéristiques des sociétés occidentales. Une puissance a été inventée, de la force physique au courage moral, imposant ses codes, ses rituels, sa formation.

Tradition plus complexe pourtant, elle ne saurait en rien figer la virilité dans une histoire immobile. Les qualités se recomposent avec le temps. La société marchande ne saurait avoir le même idéal viril que la société militaire. Le courtisan ne saurait avoir le même idéal viril que le chevalier. La cour et la ville inventent des modèles décalés. Ce sont ces différences et ces changements que retrace ce premier volume, de l’Antiquité jusqu’aux Lumières, introduisant de l’histoire dans ce qui semble ne pas en avoir.

Tradition sévère aussi, la perfection serait toujours menacée de quelque insuffisance : la force ne peut ignorer la fragilité. Reste une rupture marquante avec les Lumières : celle visant la domination elle-même. Une virilité nouvelle s’y affirme. L’ancienne ascendance est condamnée, les pères peuvent apparaître en « tyrans », alors même que rien ne conteste encore la domination sur le féminin.

 

En ce début de XXIe siècle, la rumeur enfle en Occident : les hommes ne seraient plus des hommes, des « vrais ». De ce malaise dans la part masculine de la civilisation, la virilité reste un indicateur crucial. Car c’est bien sur cet idéal de force physique et de puissance sexuelle, de maîtrise et de courage que s’est historiquement construit dans la culture ce qui passe pour la « nature » de l’homme. Et demeure le socle la domination masculine.

Or une crise se propage, semble-t-il, dans l’Empire du mâle : les carnages guerriers ont élimé l’étoffe des héros, le retour cyclique des dépressions économiques érodé la fierté du travailleur, la montée des conformismes tari les goûts d’aventure. L’éveil et les progrès de l’égalité entre les sexes, les avancées du féminisme sont venus contester d’anciens privilèges et d’inacceptables violences.

Il y a donc un paradoxe de la virilité contemporaine : comment comprendre que cette représentation hégémonique de la puissance masculine ait fini par apparaître aussi incertaine ? Les hommes d’aujourd’hui entendent-ils porter longtemps encore cette charge millénaire,ou vont-ils souhaiter sentir s’en alléger le poids ? Quitte à renoncer à ses avantages

(source Editions le Seuil)

 

 

Georges VIGARELLO, directeur d’études à l’EHESS viendra présenter sa contribution à cette somme :

 

au Café de l'Histoire qui aura lieu  :

 

Le mardi 14 février 2012

à la brasserie Le Palais, 15 place Jean Jaurès à Tours

20h00

Commenter cet article
E
C'est peut être un esclavage généralisé des hommes qui fait apparaître un renoncement a la virilité jugée inacceptable dans une société qui exige "la castration virtuelle " des hommes qui subissent ?<br /> Dans le passé par même lointain, les hommes soumis a l'autorité avaient leur sexe coupé plus ou moins intégralement .Le plus souvent c'était leurs testicules qui étaient enlevées .<br /> Dans nombre de sectes,il était bien de renoncer parfois intégralement intégralement a son sexe comme chez les Skopzis par exemple.En inde ,les domestiques sont coupés bien a ras eux aussi .<br /> Ces "mutilations " célèbrent 'elles l'entrée dans un statut particulier et honorifique ?<br /> Il n' a peut être rien de honteux a être castré ?
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E
La castration physique pour exhibitionnisme m'a privée de la virilité .<br /> Je n'ai pas l'impression d'avoir perdu quelque chose ,mais en revanche,je me sens très libre .
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