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Café des Femmes

Les femmes à travers l'Histoire

14 Novembre 2013, 09:52am

Publié par Café des Femmes

Les jeudi 21 et vendredi 22 novembre auront lieu " Les Salons de Choiseul "; au Lycée Choiseul, rue des Douets, à Tours Nord . 20 mn par le bus N°2 de la gare au Lycée-

Le programme est particuliérement riche avec des interventions de professeurs et d'universitaires : historiens, anthropologues, philosophes sur des thèmes allant des Amazones antiques : mythe et histoire aux Femmes et l'art au 20ème siècle.

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Connaitre la condition féminine à travers les âges n'empêche pas d'avoir un regard sur certaines conditions de vie contemporaines dont l'article ci-dessous vous informe :

Des filles qui risquent leur vie pour leur éducation

Traduction d'un éditorial de Gordon Brown, New York Times 8/4/13

Passant presque inaperçu, l'un des grands combats de notre époque pour les droits civiques est mené sous notre nez. Dans l'ensemble du sous-continent indien, en Afghanistan et en Afrique, les partisans de l'éducation universelle des filles sont menacés, agressés, assassinés.

Rien qu'au cours des deux dernières semaines, une enseignante de 41 ans a été abattue à 200 mètres de son école de filles près de la frontière pakistano-afghane ; deux salles de classe d'une école de filles dans le nord du Pakistan ont été dynamitées, et lors d'une cérémonie au cœur de Karachi, un directeur a été abattu et un autre enseignant et quatre élèves été ont été blessés par des grenades jetées dans une école spécialisée dans l'inscription des filles.

Ce n'était peut-être pas pure coïncidence si les enseignants de Karachi avaient reçu l'an dernier la visite de Malala Yousafzai, cette fille de 15 ans qui a été blessée par balles en octobre uniquement parce qu'elle voulait que les filles aillent à l'école et qui est maintenant un symbole mondial du droit des filles à l'éducation.

Au cours des deux dernières années, des centaines d'écoles au Pakistan et en Afghanistan ont été la cible d'attentats et fermées par des fondamentalistes religieux déterminés à stopper la marche des filles vers l'éducation.

Mais, tout comme dans les années 1960 en Amérique (...), la majorité silencieuse du Pakistan refuse de garder le silence plus longtemps. Ils sont de plus en plus nombreux à dire que ni les bombes, ni les balles, ni les incendies ne les empêcheront désormais d'envoyer leurs filles à l'école.

Et, pour la première fois, ce ne sont pas les adultes, mais les jeunes filles elles-mêmes qui impulsent ce mouvement pour les droits civiques. Il y a quelques mois, alors que le ministre de l'Éducation du Maroc visitait une école à Marrakech, il a dit à une fillette de 12 ans nommée Ayache Raouia, qu'elle ferait mieux de quitter l'école et de devenir une épouse juvénile : "Toi ! Tu emploierais mieux ton temps à chercher un mari !"

Mais Raouia lui tint tête et resta à l'école, sa famille protesta auprès du gouvernement sur la façon dont le ministre de l'éducation avait trahi son obligation de promouvoir l'éducation.

Dans tout le sous-continent indien, les adolescentes se regroupent, village par village, pour créer des "zones exemptes de mariage."

Au Bangladesh, celles qui s'appellent des "briseuses de mariage" (wedding busters) ont créé 19 zones de ce type, en promettant qu'elles se soutiendraient mutuellement pour rester à l'école et refuser de se marier contre leur gré.

Ajoutez les zones sans mariage d'enfants, les manifestation de Malala, les pétitions contre le travail des enfants, le mouvement croissant pour mettre au jour la traite des enfants, et il y a un million de jeunes Malalas. Toutes essaient de défendre et d'affirmer leur dignité humaine et se battent pour leurs droits, loin de l'éclat de la publicité, en un combat quotidien guère encore reconnu pour la décence humaine et un traitement équitable.

Bien sûr, la plupart des droits pour lesquelles les filles se battent sont ceux qui sont considérés comme acquis, au moins depuis un siècle, dans la plupart des pays. Nous sommes sortis d'un monde ancien où, si on était une fille, on n'avait que des droits décrétés par d'autres, on avait un statut décidé par d'autres, et si votre mère était pauvre vous le seriez aussi..

Mais le mouvement d'aujourd'hui ne vise pas seulement l'émancipation - une exigence du 20e siècle d'absence d'injustices - mais aussi le droit de disposer de soi-même (empowerment), une exigence du 21e siècle d'avoir la liberté de tirer le meilleur parti de ses talents. Il s'agit d'un mouvement de libération qui s'apparente davantage au Printemps arabe.

Et cela pourrait, potentiellement, changer la donne. Le mouvement met au défi les dirigeants mondiaux de reconnaître que, malgré la promesse des Objectifs du Développement du Millénaire d'assurer l'éducation universelle pour les filles d'ici la fin de 2015, le progrès est bloqué. Comme l'a dit Martin Luther King en son temps, le chèque sur les droits des Noirs a été retourné avec la mention "sans provision".

La semaine prochaine, le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, et le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, vont rencontrer les pays déviants pour discuter de législation, d'incitations, de réformes - et d'argent - nécessaires pour accélérer la scolarisation des filles dans les écoles.

Je vais partager avec eux le témoignage des deux amies de Malala Yousafzai, Kainat Riaz et Shazia Ramzan, qui ont également été blessées par balles dans le car scolaire de Swat Valley ce jour fatidique d'octobre dernier. Les deux veulent être médecins. Les deux sont toujours au Pakistan, protégées chez elles par des gardes de sécurité, escortées à l'école par la police. J'ai parlé à deux reprises à ces les filles, et, comme elles l'ont répété à une équipe de télévision étrangère il y a tout juste quelques semaines, elles sont persécutées, mais ne se laisseront plus jamais intimider.

Il y a quatre ans, raconte Kainat, les filles cachaient leurs livres sous leur burqa. Maintenant, dit-elle, les Talibans "ne peuvent plus nous empêcher d'aller à l'école. Je veux étudier. Je n'ai pas peur." Maintenant, dit Shazia , "Nous sommes fortes."

Gordon Brown est l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l'éducation mondiale. Député travailliste du Parlement britannique, il a été Premier ministre de Grande-Bretagne de 2007 à 2010 et chancelier de l'Échiquier de 1997 à 2007.

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