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Café des Femmes

Crimes d'honneur, réprimés au Pakistan

8 Octobre 2016, 15:11pm

Publié par Café des Femmes

L'honneur est-il au dessus des lois ?

Jusqu'à présent dans nombre de pays, les crimes, dits d'honneur, restaient impunis.

Après l'assassinat par son frère de Qandeel Baloch et la vague d'indigation qui a suivi , les législateurs pakistanais viennent d'adopté, à l'unanimité, des amendements contre les " crimes d'honneur" et une loi plus sévère pour punir le viol. Les assassins échapperont à la peine de mort mais pas à un procès et à 12 ans d'emprisonnement incompressible.

Quandeel Baloch était bien plus que la " starlette des réseaux sociaux", ainsi que l'a présentée la presse. En plus de mettre en scène sa vie sur Twitter ou facebook, elle assumait un discours clairement féministe, et c'est après avoir écrit : " En tant que femme, nous devons nous défendre, nous défendre les unes les autres,. Nous tenir droites. Je me battrai pour cela.Rien ne m'arrêtera" , que
deux jours plus tard son propre frère l'étranglait dans leur maison familiale . Dans son interview , après son arrestation, le frère s'est dit " fier" de l'assassinat au nom de " l'honneur de la famille". Mais son père réclamait la justice, rompant avec la tradition du " pardon" qui permet aux auteurs de ce type de crime d'échapper à un procès, par le versement d'une somme évaluée à 1 500 euros environ.

Les crimes d'honneur sont un fléau dans le pays, En 2015, on dénombrait 1096 femmes, tuées par leurs proches ( en constante progression ces trois dernières années). Mais beaucoup de règlements de compte intrafamiliaiux ne sont pas répertoriés.

IL s'agit d'une tradition plus culturelle que religieuse, on déplore aussi ces crimes dans la minorité chrétienne , il s'agit d'un vieux patriarcat comme celui qu'on trouve en Sicile ou en Amérique latine.

La bataille n'est pas gagnée.

Juste avant ce meurtre, le Conseil de l'idéologie islamique, un organe consultatif, avait déclaré " qu'une femme peut être légèrement battue par son mari". Trente groupes religieux, réclament toujours l'abrogation d'une loi votée au Penjab en février, qui criminalise la violence faite aux femmes, arguant qu'elle va " augmenter le taux des divorces et détruire le système familial traditionnnel "

Toujours les mêmes vieux arguments quand ils s'agit de perrmettre aux femmes d'exister en dehors de certains schémas rétrogrades

Source : Libération

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