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L'artiste Abigail Grey Swartz n'y croyait pourtant pas trop au moment d'envoyer son dessin au prestigieux magazine américain...
C'est désormais le cas pour Abigail Grey Swartz, qui sera publiée en couverture du prochain numéro lundi 6 février.
Cette artiste habitant l'Etat du Maine aux Etats-Unis, après avoir participé à une "Marche des femmes" -qui a attiré trois millions de femmes à travers le monde le 21 janvier pour protester contre le sexisme de Donald Trump- à Augusta, a dessiné une femme vêtue d'une chemise à col, fléchissant son bras dans le même style de Rosie le Rivet, icône populaire de la culture américaine durant la Seconde Guerre mondiale. A deux différences près: cette femme n'est pas blanche mais noire, et porte un "Pussy Hat", le symbole de la "Marche des femmes", au lieu d'un bandana.
Ci-dessous, le dessin original représentant Rosie le Rivet en 1943, avec le message "Nous pouvons le faire!".
La semaine suivant la "Marche des femmes", Abigail Grey Swartz décide d'envoyer spontanément son dessin au New Yorker, sans anticiper de réponse. De façon inattendue, l'éditrice artistique Françoise Mouly répond en lui demandant d'envoyer quelques variantes de son dessin. Soixante-douze heures plus tard, Abigail Grey Swartz apprend que son travail va faire la couverture. C'était un rêve de longue date d'avoir mon travail accepté par le magazine, a-t-elle confié au Portland Press Herald.
Nos collègues du Huffington Post US ont posé quelques questions à Abigail Grey Swartz avant la publication de son dessin. Voici ce qu'elle a répondu sur les motivations et inspirations qui l'ont poussée à revisiter le portrait de Rosie le Rivet.
" J'ai commencé à penser à un effort de la part des femmes pour créer un symbole pour cette 'Marche des femmes'. Cela ressemblait à la Seconde Guerre mondiale quand les femmes ratissaient des bas de soie afin de fournir assez de tissu pour les parachutes des soldats. Quand les femmes tricotaient pour les soldats et travaillaient dans les usines à la place des hommes pendant qu'ils étaient au front. Tout comme la façon dont nous réclamons le mot 'chatte', le chapeau est aussi un symbole de notre histoire dans notre pays. Nous tricotons quelque chose pour ce nouvel 'effort de guerre' de lutte pour nos droits en tant que femmes. Nous tricotons pour nous-mêmes.
Je me suis tournée vers Rosie comme un symbole pour transmettre la transformation dont nous avons héritée de l'époque de la Seconde Guerre mondiale. J'ai fait de Rosie une femme de couleur, parce qu'en tant qu'artiste, je sens que c'est mon travail de peindre la diversité. J'ai lu récemment combien il est important pour les enfants, en particulier pour les enfants de couleur, de voir des images de Barack Obama dans leurs écoles."